Dans la confusion, nous vivons dans un Carnaval permanent où chacun(e) se couvre du masque approprié aux circonstances, mais nous ne le voyons pas car nous avons toujours été baignés dans cet univers de la consommation et du spectacle, combien, si souvent, absurde. 

De par leur grotesque, bien des saynètes de la vie de tous les jours pourraient prêter à rire. Sauf que, pour beaucoup, dans cette société en perdition, la vie est lamentable, voire tragique. Emportés par leurs soucis, pour se tirer d’affaire, certains en arrivent progressivement à faire ou commettre avec aplomb n’importe quoi.

Il est malvenu que celui, celle qui l’a vécu affirme que "c’était mieux avant", du temps où les gens savaient encore se dire "bonjour" et où il n'était pas nécessaire de téléphoner pour que la porte vous soit ouverte, alors que, sans changer nettement de cap, tout présage que demain sera pire encore !

D’aucuns adeptes de la pensée unique se disent que la technologie va arranger le tout. Cependant, ce sont avec ces combats d'innovations constants pour répondre à l’insatiabilité chronique de désirs sans fin de populations en permanence en augmentation, qu’on en arrive sur une poignée de générations, pour que le système tienne,  à polluer et à dévorer la terre. Il faudra bien plus d'équité et de justice pour s'en tirer, pour en arriver à réguler et à sauvegarder le monde.

Les travaux présentés permettent en quelques regards d’extraire des scènes quotidiennes de ce fouillis, et pour qui veut le voir et y réfléchir, de survoler et philosopher sur ce qu’est la société.

Comment aborder ces représentations si ce n’est, en forçant les traits, de proposer une vision élargie par le biais de l’humour, de la dérision voire du loufoque. Un moyen d’exagérer, de caricaturer des situations réelles de vie est de prioriser le vrai habituellement invisible à l’œil sur le décoratif. Le défi, tout en s'inscrivant dans la tradition, la modernité et l'intemporalité, est d’innover, de sortir de ce néant, de par ses contenus, ses sujets et ses lignes, des figures symboliques vivantes, puissantes et inédites de voies inexplorées.

Voici donc des expressions concrètes du mécontentement ambiant, mais aussi d’espoirs. La totalité des commentaires exposés en ce lieu sont à lire avant d'exercer son esprit critique. Une occasion est donnée ici à ceux, celles qui déconcerté(e)s mais debout partagent ces préoccupations, de dépasser leur posture et de témoigner de leurs convictions, s'écartant de l'inconsistant et du cosmétique, en s’entourant particulièrement d’images et d’objets symboliques en symbiose avec eux-mêmes.

Le contenu de ce texte, faut-il l'indiquer, est un combat pour plus de justice et d'égalité pour chacune et chacun. Qu'il puisse décider quelques-unes et quelques-uns à se dépasser dans ce qui y est esquissé. L’écriture, c’est reporter la parole. Pour un maximum de clarté, l’écriture inclusive ne sera plus appliquée dans ce qui suit, de par ses points et lettres supplémentaires qui amènent lourdeurs, aberrations et prononciations impossibles mais singulièrement par le choix de braver les excès du militantisme féministe (des mouvements qui luttent, pour ce qui n'est que justice, l'égalité entre femmes et hommes, mais c'est navrant, pas vraiment pour davantage d'égalité entre femmes). J'ai toujours eu recours au neutre et en français c'est le masculin.

 


Évènement en cours

Depuis septembre 2020, auprès de la place Saint-Aubain

Exposition gratuite et permanente à Namur :

Où : Le Miroir, 5 Rue Lelièvre - 5000 NAMUR

Tarif : Gratuit

Public : à partir de 9 ans

 

Exposition les jours ouvrés

Lundi à vendredi de 9H à 16H

 

Suite à la demande préalable de minimum 5 personnes qui garantissent de leur présence, je peux me rendre sur place afin d'accompagner gracieusement la visite, commenter les travaux présentés et échanger avec le public. Prenez en compte que cette explication demande minimum une à deux heures.

 



La sculpture Atèlé, visible au croisement des rues des Carmes et des Croisiers (entre le passage / galerie Wérenne et le cinéma Caméo) à 5000 Namur... ici avec la plupart de ses promoteurs.

 



Expositions à venir

Participation du 27 au 29 septembre 2024 à l'exposition Art3F à "Luxexpo The Box", Circuit de la foire Internationale 10 - 1347 LUXEMBOURG

 



Pour le figuratif et le réalisme en art plastique

Face à une création artistique, c’est à soi-même de se construire une opinion et non de suivre aveuglément l’appréciation des médias, de courir après les signatures.

Pour celui qui a la liberté d’esprit et se questionne sur un travail plastique, l’analyse s’effectue en s’interrogeant en grande partie sur ces critères :

- l’esthétique (cela plait-il à l’œil ?),

- l’originalité (cela s’est-il déjà vu ? Il faut connaître son art pour éviter de reproduire ce qui a déjà été bien fait. Énoncé différemment, sommes-nous dans la création artistique ou dans le domaine de la réplique... ce qui relève de l'artisanat ? Est-il identifiable aux travaux d’une seule et même personne ou autrement dit, peut-on y reconnaître immédiatement la main de son créateur ?),

- le contenu voire le sens (est-ce figuratif, ce qui demande une exigence importante, ou autre ? Cela est-il naturaliste, ornemental, décoratif, du domaine technique et/ou exprime-t-il quelque chose ? Peut-il donner de l’émotion ou mieux faire ouvrir les yeux, interpeller, provoquer réflexion ? La représentation est-elle dynamique, vivante ? Cela coudoie-t-il des constats de vie de chacun ?), L'on se trouve les trois quarts du temps devant la liberté laissée d'exprimer par soi-même ce que l'objet contiendrait, cela semble a priori une idée de libre arbitre mais n'est dans les faits qu'incapacité d'implication de l'auteur.

- la qualité (les matériaux sont-ils traditionnels et durables ?),

- la maîtrise technique (l’"artiste" dispose-t-il de formation(s) reconnue(s)) ? Le travail requiert-il des compétences spéciales ?),

- l'intemporalité (ce qui est présenté peut-il traverser voire transcender le temps ?),

- existe-t-il une certaine obtention, diffusion ainsi qu’unité et continuité dans la démarche de l’"artiste" ? Est-ce une activité ancienne ou récente ?,

- est-ce une pièce unique et signée ?,

- l’"artiste" est-il présent dans l’espace public ? Se poser la question, si c'est le cas, du qu'en serait-il de la considération de l'objet si la taille gigantesque présentée est ramenée à des dimensions moindres ?,

- la production de l’"artiste" est-elle accessible financièrement à l'ensemble de la population ou réalisée à l’attention des nantis ?,

- ce qui est présenté est-il supérieur à un travail enfantin ?  

Il suffit dès lors de totaliser les éléments, que l’on retient ou non, pour se forger son avis personnel.

Pas étonnant que les expositions artistiques soient désertées tellement ce que l’on peut y constater en majorité est du déjà-vu : inconsistant, futile si pas primaire ou nul, noc ou moche.

Il est malaisé de discuter, comme dans tout mais davantage en art, avec celui qui n’en n’a pas des connaissances. Peu se questionnent mais beaucoup ont des convictions èt féyenut pèter leû geûye su tot. Vous êtes confronté à des situations incommodes pour répondre à des affirmations et propos, car cela pourrait être perçu par votre interlocuteur comme une manière de vous mettre en avant. Et donc par politesse ou encore pour éviter conflit, vous vous taisez.

 

Présentation succincte

Origines, formations, activités, expériences diverses et examens m’ont permis d’acquérir un regard critique et acéré. La tentative est d’attester des (dys)fonctionnements existants, de montrer par des constructions réalistes, des évènements tantôt de la vie courante, tantôt des carences de cette société profondément malade, dont les aliénations, contradictions et déséquilibres présagent du désastre.

Dépassant l'alimentaire, le conformisme, les geignements interminables et l’indignation omniprésente, c’est une participation transmise pour un monde plus harmonieux et apaisé. C’est éminemment important pour les derniers arrivés qui, ayant pris le train en marche, n’ont pas fait ces choix.

La création nouvelle vient s’ajouter et complète la série. Un art utile pour peindre des valeurs ou pour désigner des particularités du système ! Mes travaux ne conduisent pas au découragement ni à l'amertume ou à l’engourdissement mais suscitent l’action, c’est en quoi ils sont optimistes.

Si les natifs ne défendent pas leur patrimoine, qui le fera ? Dépourvu de racine, il est bien difficile de se bâtir. Chaque travail provient de mes observations et interrogations, c'est une facette du thème générique « Saynètes de la vie de tous les jours », estampillé de mon logo et possède un nom en wallon de la Basse-Sambre, région en aval de Charleroi et en amont de Namur, dans cette langue ancestrale directement issue du latin populaire, élément majeur de l’identité culturelle, aujourd’hui pleinement délaissé.

Faculté est offerte à chacun d’interpréter la thématique centrale de toute production et de décortiquer les détails, clins d’œil souvent arsouilles, évoquant des réalités secondaires. Une association de quelques pièces renforcera, quant à elle, une idée singulière.

On ne crée et témoigne pas pour soi-même. Défenseur d’un art accessible à tous, y compris financièrement, j’ai choisi pour mes rondes-bosses le modelage, le moulage... procédure complexe à détenir mais qui seule autorise mes élaborations, et le tirage de statuettes en céramique émaillée, matériau traditionnel de la région, permettant en y prenant soin, d’accompagner bien des générations. Chaque réalisation pourrait être disponible également, à tirage limité, ainsi que dans un volume monumental, en bronze. J’ai opté, avec des exigences semblables, pour la sérigraphie et puis pour l'art numérique en ce qui concerne le graphisme.

 

Présentation développée

L’art n’est pas nécessairement que décoration ! Il se doit aussi de témoigner de son temps. C'est quoi ce monde ! Vous vous croyez libre ? Et pourtant, vous êtes dans le carcan légué par les générations précédentes et sous influence des idées reçues. En dehors d’un certain nombre de choix mineurs, ce sont d'autres qui décident de votre vie... laquelle pourrait être considérablement différente et intéressante de celle programmée.

Tout en étant originaire d’un milieu humble mais où existait un terreau, le hasard m’a fait naître dans un endroit, à une période où il y a suffisamment de possibilités matérielles, des enseignements à horaires décalés et une certaine permissivité d'expression. Ces préalables étaient indispensables pour permettre ma progression et émettre ce qui suit. Remarquons qu'il s'agit de généralités, autrement l’investigation est irréalisable : individuellement, vous pouvez être et je l'espère complètement différent, aux antipodes des clichés que j'utilise.

Par une remise à plat des lieux, je m'aventure à vous décrire, sans vouloir choquer mais pour rallier, sans rancœur ni complaisance pour quiconque de distinctif, illustrer la situation par des représentations, les ressentis de scènes dont j'ai été témoin à compter de ma prime jeunesse et, pour qui veut les voir, sont toujours similaires maintenant. De manière raisonnée et rationnelle, tenter de dégager de ce fouillis, de cet imbroglio, ce qu’est la société du profit, du shopping et du paraître mieux que l'on est, en montrant maintes de ses scènes quotidiennes. Présenter avec imagination des compositions figuratives réalistes, des évènements existants, tantôt de la vie courante, tantôt des lacunes de notre "civilisation" si souvent absurde, blasée, inique, dont la démographie (convenons que c'est en partie du fait de l'allongement de la durée de vie, mais la population mondiale a plus que triplé depuis ma naissance, passant de 2,5 milliards à 8 milliards d'habitants. Encourager les naissances est une absurdité, le genre humain ne risquant de disparaître que par lui-même...), les exploitations, la surabondance des pays riches, les déplacements des biens et des personnes, les besoins nouveaux, ingurgitent et empoisonnent la terre. Le durable est incompatible avec le capitalisme international connu, c'est un leurre, et une tromperie que de le laisser croire ! L'énergie dite "verte" est présentée comme la panacée universelle alors que la nuisance est évidemment présente pour sa production et son utilisation. L'énergie gratuite soit l'absence de frein à la consommation serait cataclysmique.

Partout les gens ont le même sang, le même cerveau. Ce qui les séparent, les divisent, les cloisonnent (si on se reproduit, on ne se mélange pas), sont par-dessus tout l'argent, la culture, les croyances mais aussi les couches sociétales, la couleur de peau, l'ethnie, l'âge, le sexe, les langues... L'école, qui devrait permettre l'émancipation, taisant le passé et faisant l'impasse sur la politique, reclasse au final, officiellement par les diplômes qu'elle délivre, les élèves dans les catégories sociales dont ils sont natifs. Li sicole rindje lès-èlèves d’après d’èwoù ç’ qu’i vègnenut, on n’ mache nén dès mau-êtîyès djins, dès pôves culotes, avou lès cias qui ont do bén qui ramassenut èt amassenut lès caurs à l’ chipe !

Mâria Déyi qu' lès djins sont bièsses èt couyons ! Le peuple est fautif et blâmable, en déficience de culture générale, dénué de mémoire et d'interrogation, de méconnaître les annales des détendeurs des pouvoirs et des religions, de leurs agissements et méfaits. Les savoirs progressent et les religions se contredisent, divisent. En retenant l’hypothèse qu’une théologie détiendrait la vérité, il en découle que les innombrables autres se trompent, que leurs zélateurs qui entraînent les foules dans l’égarement sont, de fait, dans la mystification, dans l'imposture. Le constat est cependant que les croyances entretiennent convictions, valeurs, paroles et habitudes de renoncement.  

C'est une atmosphère d'impuissance profonde qui prévaut. Certains, et cela va bien au-delà des indigents, en sont réduits à songer uniquement au survivre. Manquant de confiance en soi et démoralisés, humiliés, frustrés, remplis de ressentiments, leur rêve est ordinairement avec tout cela de vivre comme les riches. Pouqwè t'as tot èt qu' mi dji n'a rén ? Leur revendication coutumière, lorsqu'elle à lieu, n'a pour but que de décrocher un travail de soumission pour leur permettre de subsister. Ce qui occasionne leur malheur n’effleure pas vraiment leur esprit. Vinte vûde n’a d’idéye qui dèl rimpli ! Groggy, étourdi, comment penser à la communauté honnie alors que l’on ne s’en sort pas soi-même ? Encore que...

Beaucoup sont dans la course perpétuelle, i coûrenut come s'i-z-avén’ li feu à leû cu, pressurés, mangés par leurs occupations et ascensions professionnelles, leur famille et/ou les rencontres et/ou animal de compagnie, les consommations et gadgets liés surtout à la mode et à la bouffe, leurs biens, les besoins de la vie quotidienne et ses tracas (cuisine, nettoyages et lavages divers, maintenance de l'habitat...), l'entretien voire les addictions corporelles et/ou spirituelles, les divertissements variés (ordinateur, réseaux sociaux, télévision, spectacles, fêtes commerciales, sorties, vacances, voyages pour fouler des sols vierges...), les challenges insensés et/ou stupides... mais aussi, pour les exigeants, la lecture, les loisirs artistiques et culturels... Éreintés, passifs, déprimés quoique soulagés d'avoir une rentrée d'argent pour rembourser leurs crédits mais dans l'insécurité quant au futur, payant de surcroît la solidarité dans leur contribution exorbitante prélevée directement sur leur revenu, ils ne veulent pas se mouiller ni concéder le moindre autre je-ne-sais-quoi au collectif estimant ayant donné, y voir trop de fainéants, de pique-assiettes, d'irresponsables. Et avec d'autant de hargne s'ils viennent de l'étranger. Leur argument est qui est étranger et différent à qui ? L’observation montre que des communautés immigrées se reforment séparément chacune selon leur origine. Et parfois, il est question de défense culturelle, ils ne montrent aucune bienveillance à s’ajuster aux mœurs et coutumes indigènes. Lorsque l’on va chez autrui, la bienséance est de s’essuyer ses pieds pour y entrer ! Notons que la double nationalité discrimine celui qui n’en possède qu’une.

Une minorité de pourvus, dont de nouveaux riches transfuges de classes ayant renié leur pedigree, prospèrent dans l’aisance et un énorme temps libre potentiel... pour en faire quoi ! I-z-ont do timps d’ libe èt i l’ rimplichenut avou do timps vûde ! Ils se disent qu’il ne leur incombe pas de transformer le système. Au contraire, ils le défendent bec et ongles car ils en profitent et ils en sont les gagnants, les bénéficiaires. En effet des professions perçoivent, accaparent énormément de revenus par rapport à ce qu’elles font et aux responsabilités réelles qu’elles portent comparativement à bien d’autres métiers et gagne-pains. C’est un vol et, avec la richesse et la multipropriété, la source des inégalités. Ces argentés sont rejoints par la majorité des retraités aisés. Le dessein spécifique mais répandu de ces individus friqués, éternels absents évacuant tout engagement citoyen, retranchés dans leur territoire de confort, est avant tout de vouloir passer le temps en profitant au maximum. Et cela dans une vie où rien de marquant n'est fait ni se passe parfois durant des dizaines d'années, dans la décrépitude voire le gâtisme, en manquant d'enthousiasme et en attendant dans l’inexistence avec grande peine la mort physique pour enfin intervenir en apparaissant… dans la rubrique nécrologique. Après moi les mouches ! Beaucoup seraient bien en peine de répondre à la question de leurs descendants : "Qu’as-tu fais du temps libre au cours de ta vie pour prendre part à améliorer le monde, pour y laisser une empreinte positive ?"

La vieillesse, c'est lorsque physiquement l'on perd de son autonomie mais aussi mentalement dès que l'on cesse d'évoluer. Si les voyages construisent la jeunesse ils pétrifient les vieux tableaux ! Le quidam qui, d'un rien pense faire beaucoup, conserve une parcelle d’empathie sait qu’il se comporte incorrectement et ne peut être que dépité au fond de lui-même de sa superficialité et sa cupidité, sujets qu'il est tabou d'effleurer avec lui.

La masse de la gent humaine appartient à ces groupes qui en complément de ce qui est décrit ci-devant, est pourchassée, conditionnée et sous l’emprise d’une publicité commerciale qui exhorte à acheter continûment ainsi qu'entourée de paradis artificiels (drogues, médicaments, dépendances diverses, jeux d’argent...).

La résultante ? L'insatisfaction persistante, le ratatiné sur et pour soi, l'égoïsme, le faire semblant, le désabusement, la démission si pas par la paresse par lâcheté, parfois le naufrage, l’emportent et faute d’alternative, le contexte désenchanté et bidon qui en découle force à s'accrocher dans l'espérance d'un avenir meilleur : celui qui se couche ne se relèvera pas, cramponné dans ses convictions par manque d'approfondissement des choses. On ne peut que s'inquiéter sur les modèles que reçoivent leur progéniture.

Il existe malgré cela, en dehors de tous ceux voulant prioritairement faire du pognon et/ou jouir en permanence, une frange restreinte, toutes classes sociales confondues, éclairée et animée de bonne volonté, de passion, d’altruisme, d'idéal, de compassion, qui s’investit gracieusement dans des organisations et bénévolats d’acabits multiformes : loisirs, entretiens physiques, cultures, arts, citoyenneté, aides directes et caritatives… On est au monde que ce qu'on lui a apporté ! Ces gestes philanthropiques, à l’exception de la charité qui doit assurément être remplacée par le droit à l'aide publique lorsqu'il se justifie, sont franchement à encourager, à applaudir et ce que font ces citoyens est incontestablement supérieur à ceux qui, tout en bénéficiant des services offerts, ne font rien ou quémandent. Les implications de ces personnes généreuses adoucissent, améliorent le monde mais pourtant, elles éludent, biaisent l'essentiel, ne le remettent aucunement en question. Au contraire, leur dévouement, parfois véritable combat, est absorbé, dilué dans ce système affligeant dans lequel nous baignons et contribue finalement à le prolonger.

Les États sont endettés et font preuve d'irresponsabilité majeure. Leur rôle serait d'organiser durablement au bénéfice du plus grand nombre "l'écologie, le social, le culturel" et stimuler la coopération, le juste échange. En fait, individuellement ils tentent d'attirer investissements, fortunés et autorisent ce qu’ils appellent "l’optimisation fiscale", ce qui favorise grandement l’évasion fiscale internationale, tremplin possible de la fraude... et provoque l'insuffisance de moyens de l'État qui en réaction suscite le mécontentement généralisé.

L'humain change peu, il y a les choses que l'on dit et celles que l'on fait. Les suiveurs étant coresponsables de la situation de par leur absence d'actions. Tout en étant craintif et crédule, divisé et opportuniste chacun peut être loup. L'on est dans un monde comme cela parce que les gens sont d'ordinaire désolants comme cela ! Chaque jour qui passe sur la terre, le monde actuel, est la somme exacte et cumulée de ce que tous les particuliers ont fait, pas fait, laissé faire. Contradictions, indifférences, obscurantisme, aliénations et déséquilibres présagent du désastre.

Les institutions stabilisent tous ces manquements, ces fourvoiements avec une police (laquelle, dans le silence et avec les moyens mis à sa disposition, « fait son boulot, le cas échéant à la matraque » avec zèle dans des contrôles routiers et auprès des manifestants, des grévistes... Par contre, elle est peu performante  avec les grandes délinquances clandestines, souterraines), une armée (dont la fonction est de "neutraliser" l'ennemi, ce qui serait superflu dans une civilisation bienveillante), des juges (qui font certes respecter les lois en leur « âme et conscience », il n'y a aucun doute là-dessus ; néanmoins l'appréciation est forgée essentiellement par le milieu d'origine et les expériences de vie, et c'est avec cet état d'esprit subjectif que les décisions sont prises et constatées, un exemple flagrant de parti pris est qu'ils ordonnent de plus en plus souvent des astreintes aux grévistes) et combien de fonctionnaires divers, n'ayant pas nécessaire idée du bien commun et pensant d’abord avec ardeur à se protéger et à leur plan de carrière au détriment du but à atteindre, ni du prix des choses, ni de la rentabilité demandée par un patron réel, confortés et motivés par leur statut et avantages alors que ceux qui leur paient, qui devraient logiquement en bénéficier prioritairement pour eux-mêmes, n’en possèdent pas. Lès bèles places sont prîjes pauzès cias qu'ont dès poûssants èt c'èst cès cias-là qui tègnenut l' sôcièté è mwins ! Secteurs public et privé se rejoignent en ce qui concerne entre autres exemples des parachutés, "les fils à papa", blancs-becs diplômés, promotions canapés et semblables pistonnés qui, s'ils prennent un poste hiérarchique, commanderont des gens sans en avoir nécessairement les facultés... Nous nous trouvons alors devant un cas classique : le chef incompétent voire imposteur qui, pour garder son pouvoir, est autoritaire, s'isole dans sa tour et utilise le bâton... ce qui provoque inévitablement un enchaînement de complications, de frustrations, de démotivations et de personnes n'étant plus attirées que par la thune. La nécessité, la sécurité sociale et sa redistribution, la disponibilité de produits bon marché issus de contrées où les travailleurs sont exploités intensivement et les religions, de par leur passivité ou leur intégrisme, participent amplement à la conservation de ce désordre, où le bien-pensant, malgré ces concentrations d'incohérences, sait se prendre infiniment au sérieux.

Les médias devraient être un contre-pouvoir par excellence mais dans les faits, principalement, ils amusent, distraient voire abêtissent et désinforment. Une infime partie "d'experts" y monopolise la parole. Privé de presse d'opinion et souvent aux mains de magnats, le journaliste est coincé dans la complaisance, à son niveau de conscience et d’autocensure. Li cia qui tchwèzi di s' coûtchî ni s' rastamperè nén ! Cela s’explique par le besoin qu’il a d’assurer son gagne-pain. Mais ce faisant, il étrangle, bâillonne, bafoue le vrai et la liberté d’expression notamment de ceux dont il conviendrait de rapporter les dires... c'est ce lieu de marginalisation que je partage avec d'autres exclus. L'indépendance de la presse c'est aussi la permissivité lui accordée de rejeter ce qui l' embarrasse, bien des thématiques, des matières ne sont jamais abordées. Ce n’est pas du travail journalistique impartial mais désinformation, propagande continue et massive, le conditionnement du public par les médias pour en arriver à être sous subordination de l'hégémonie culturelle, économique, militaire, politique, agressive, arrogante des USA. Cela est spécialement observable lors de conflits internationaux impliquant les occidentaux... où dans le mensonge nous ne sommes assurément pas constamment dans le camp du bien mais parfois parmi les agresseurs, les va-t-en-guerre avec le sang du peuple. Là où des vies humaines sont concernées les politiques et les professionnels des informations devraient répondre de leurs manipulations, fabulations et jugés. Quel gâchis avec la Russie, pour ce peuple qui a terrassé le nazisme ! Les chiffres de 27 millions de morts en URSS et de 100 fois moindre aux USA (1 pourcent) indiquent qui a été déterminant durant la seconde guerre mondiale. Combien l’Europe se serait renforcée en respectant, s'alliant et en échangeant avec ce pays plutôt que d’être complice à aspirer à le démanteler, à le dépecer, à l'y laisser s'établir la loi de la jungle. Et, dans les pays qui s'en sont affranchis, profitant de la russophobie, y implanter aussi en abondance des armes de destruction massive ... cherchez l’erreur ! La Société des Nations (SDN) établie en 1919 avait été créé pour promouvoir la coopération internationale et obtenir la paix et la sécurité dans le monde entier. L’Organisation des Nations unies (ONU), instituée en 1945, l’a depuis remplacée notamment pour que « plus jamais de guerres ne surviennent ». Étonnamment en 1949, au lieu de renforcer l’ONU, le monde occidental crée et de par ses alliances militaires menace l’Est Européen par l’organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN)… le Pacte de Varsovie, réponse tardive du berger à la bergère, sera créé en 1955 pour disparaître en 1991. Posons-nous ici les questions de qui historiquement cherche noise à qui et de ce qu'amène la belliqueuse OTAN. L’on en arrive avec des surenchères successives à évoquer une troisième guerre mondiale, technologie oblige nucléaire cette fois, avec ce pays le plus vaste du monde mais qui démographiquement représente peu (il y a trois fois plus d'habitants dans l'Union Européenne (UE) que de Russes), disposant d'un budget en armement dix fois moindre que les seuls États-unis... quel délire de dangereux cinglés ! Faut-il revenir sur nos "grands amis" américains qui seuls à ce jour ont utilisé et par deux fois la bombe atomique, essentiellement sur des populations civiles, et qui vainqueurs, n'ont jamais dû répondre de ces monstrueux crimes de guerre ? 

Celui qui est payé à l’article, freelance dit-on de nos jours, ouvre la porte à l’assujettissement, omet le dérangeant et la manière de voir impertinente. Pour changer cela, il n’y a pas d’autre option pour celui dont la mission est d’investiguer pour proposer une information objective que de disposer de moyens professionnels suffisants et de bénéficier, s'il s'approche au mieux des réalités, d’un contrat le protégeant mieux que le personnel de l'État. Ce métier d’enquêtes et d’analyses rigoureuses, comme tout ceux de représentations, pour conserver sa crédibilité, nécessite d’être limité dans le temps, il doit y exister des rotations.

C'est la fuite en avant : selon la croyance commode et largement répandue, les sciences et les technologies pallieront à terme aux problèmes rencontrés en dépit que ce sont elles ainsi que l'énergie et les matières premières consumées à outrance qui nous ont menés là... pour quantités de nouveautés, des problèmes secondaires surgissent ! Il convient de, planétairement, légiférer dans les domaines qui n'apportent que déconvenues dans leurs découvertes. Il est crucial également de renforcer et d'accroître les règles dans ce qui touche l'éthique et la surveillance (actuellement ce qui n'est pas interdit est admis alors qu'il faudrait en venir majoritairement à l'inverse) où des dérives importantes se font constamment pour l'appât du gain.

Les possédants sont à ce jour les seuls dans l’histoire qui ont réussi leur révolution, c’est-à-dire en utilisant la colère du peuple chasser à jamais ces anciens régimes ignominieux dont le pouvoir, la monarchie absolue de droit divin était étayée conjointement par la noblesse et le clergé, la république acclamée parmi d'autres par Julien Lahaut devenant la référence. Pour sauvegarder leurs privilèges et éviter que le peuple (ceux qui subissent, les plus nombreux mais de par leurs dissensions et mésintelligences sont ô combien inexistants, défaillants, vaincus) ne se gère, ces nouveaux maîtres ont répondu avec archaïsme, par l’exploitation démesurée des biens naturels et le travail standardisé… donnant l’opulence chez certains au détriment de l’exaction outrancière, abusive chez d’autres. L’inacceptable colonialisme était pillage, néanmoins la spoliation s’accompagnait du développement de la colonie, ce que le capitalisme n’endosse pas, il ne fait qu’accaparer. Nous sommes, par leur choix, durablement dans un environnement où les indicateurs sont partout au rouge vif et pour lequel nous risquons fortement d’expirer prématurément. Tous savent qu'on est dans une situation désespérée mais s'en contrefichent. N’empêche que ce n’est plus tenable ni pour les populations abusées et dépouillées, ni pour les risques de conflits encourus, ni pour les capacités de la planète. La société est globalement entre les mains, sous le contrôle de ceux qui peuvent en profiter. Ce modèle des exploiteurs est selon toute vraisemblance à sa fin et devrait disparaître de par ses contradictions et bassesses, cela ne devrait être qu’une affaire de temps… encore faut-il refuser et réagir avant qu’il ne soit trop tard. Nous dépendons tous d'un écosystème unique, l'intérêt général doit détrôner celui des particuliers. Il y a obligation de transformer l’homme, afin qu’il puisse dépasser l’insoutenable et demeurer ! L’évidence est qu’il est impératif d’adapter les modes de vie, non pas comme en ce moment en laissant à chacun le choix d’en décider mais en se l’imposant collectivement. Là se posera la controverse de l’équité : comment exiger des efforts à tout un chacun alors que d’autre part certains continueraient dans l'opulence à consommer deux, dix, cent, mille… fois plus que l’ordinaire ?

Il y a certes des choses qui vont, qui tournent rond, la paix ainsi que la liberté dans le respect de l’autre exempt de comportement de sauvage, étant vitales. Mais le développement de différentes analyses étale que l’on est très loin du compte dans ce monde inachevé, qu'est la démocratie élective non représentative de la population, basé depuis toujours sur l’exploitation, la surconsommation et le spectacle. Le mot « démocratie », si présent dans le vocabulaire des dirigeants, est inapproprié et fausseté pour qualifier le milieu humain actuel. Conditionnements, dominations, hypocrisies, individualités, injustices, iniquités, irrationalités, représentations y règnent. Plus la société est inégalitaire plus elle est violente. Il ressort et dérive, de ces constats, bien des effets collatéraux néfastes dont certains sont répandus, fréquents : activités clandestines, travaux au noir... ; bureaucratie et paperasserie, calomnies et contrevérités, catastrophes écologiques multiples, chantages, conditionnements, conflits et guerres qui sont toujours défaites, corruptions, courses aux armements, dépressions et épuisements professionnels, dérobades à l'impôt et blanchissement d'argent, dictatures, diktats et pressions excessives au travail, drogues et dépendances diverses, émeutes, endettements, escroqueries, famines, génocides, haines, harcèlements, homicides, ignorances, immigrations illicites, incivilités, insécurités, intolérances, mendicités, mutilations sexuelles, passe-droits, paupérismes, pots-de-vin, précarités, proxénétismes, racismes, rackets, rapts, spéculations, suicides, terrorismes, tire-au-flanc, tortures, trafics illégaux, vandalismes, viols, vols… Co d’ chance qu’i gn’a li bon Diè qui wèye, qui fèrén’ lès-omes ôtrumint ? Si ces remarques peuvent être faites dans les pays riches qu’en est-il dans les pays pauvres ? Beaucoup y vivent l’enfer ! Décidément ce monde dont les grands veulent répandre les mécanismes, parfois par la force, loin d'être référence comme sans cesse autoproclamé, est pourri. Paradoxalement, la masse, plutôt que de s’attaquer aux causes, demande de trouver solutions aux problèmes qui en émanent, qui en résultent, le conservatisme s’impose au progressisme. L'immigration est fermement décriée, mais peu de désapprobations sont entendues pour ceux qui sont surpayés ni pour les particuliers et les entreprises multinationales qui échappent à l'impôt.

 

Pour un monde plus harmonieux

décent, responsable, juste, fraternel, pacifié

Nous n'avons que la vie et rien n'est au-dessus d'elle ! Lorsque tu vis, tu n’es pas mort et lorsque tu es mort, tu ne vis plus. Ceux qui ont peur de ce passage sont principalement ceux qui ayant peu fait, dans leur espérance de l’au-delà, redoutent d’être jugés. Il est évident qu’il faut rester indulgent, courtois, rien ne sert de choquer quiconque mais dans la controverse, le mot "blasphème" utilisé par des mystiques est-il approprié ? Il ne viendrait pas à l’esprit de l’athée, d’être injurieux pour ce qui, pour lui, n’existe pas !

J’ai adopté comme titre générique de mes travaux "Saynètes de la vie de tous les jours". Faire rire pour ne pas en pleurer et se fortifier. Mais ce qui peut être évoqué simplement est complexe à trouver, la résistance ne peut prendre le pas sur l'artistique, l'exigence doit être optimale partout, il convient d'être créatif ! A dater au moins du début du XXème siècle, bien des représentations et techniques sont devenues obsolètes, dépassées. Le défi de cette entreprise en évitant le n’importe quoi est d’innover, de tirer du néant des voies inexplorées, de par ses contenus, ses sujets et ses lignes, des figures puissantes, intemporelles et inédites devant être dans le présent ni passéiste ni futuriste. La liberté est offerte à chacun d’interpréter la thématique prédominante de chaque création et d’y décortiquer les détails, clins d’œil souvent arsouilles, évoquant des réalités secondaires. Un art engagé pour instruire et développer l'humain, un art utile pour relater des valeurs ou pour étaler des caractéristiques du système d'économie de marché capitaliste, qui ne voit que marchandise et de par son développement broie tout : sa recherche absolue du profit, les gentils qui sont laminés pour y rendre le moindre jus, l'argent fondé sur du vent (ce n'est que du papier) et aux mains de financiers parfois véreux, sa standardisation (par exemple, dans un domaine inattendu, les traditions se perdent : les mascarades, le père Noël supplante Saint-Nicolas et père fouettard (qu’il est maintenant devenu malséant de représenter) et Halloween qui a fait disparaître les grigne-dints), sa misère morale, sa violence diffuse mais omniprésente avec en premier la répartition absolument déséquilibrée des ressources... ses principes de saucissonnage et de mainmise organisées pour et par la représentation politique.

Il n'est pas question d'accabler les politiques qui dans leurs débats font immanquablement penser à Guignol, mais ceux-ci gérant le commun de l'ensemble de la population, il est nécessaire de s'attarder, de se questionner sur leurs activités. Reconnaissons d'abord que les élus exercent un bien rude métier, qu’il est pénible et impossible de satisfaire chacun. Mais les qualités qui sont nécessaires pour gérer la cité sont distinctes et étrangères à ce qui permet la sélection du candidat et il en résulte qu'il n'existe pas vraiment de garantie que le parlementaire possède le sens du commun ni les prédispositions morales et les compétences pour exercer sa fonction. Comme partout il y en a des bons, des moins bons, des médiocres ; mandataire qui, bien loin d'idéal et de préceptes, en fait son métier pour avoir des revenus ; comme ses électeurs, il est prisonnier du système mais le maintient globalement avec ses pairs (dont l'ensemble n'est absolument pas représentatif des composantes de la population), de par leurs décisions à court terme qui les empêchent de résoudre les défis mondiaux, mais aussi en dédaignant, bafouant la règle de neutralité de la séparation des religions de l'État, chaque fois qu'il subsidie les religions ou encore en ouvrant aux cultes les chaînes d'informations publiques, cela renforce le clivage des populations plutôt que de les rassembler et participe au retour de l'obscurantisme et du créationnisme. L’examen montre que les politiciens, et particulièrement ceux de « gauche » alors qu’ils en étaient les pourfendeurs, ayant renoncer à leurs fondamentaux, font défections ou lâchent la laïcité humaniste, universaliste, égalitariste, par mollesse ou encore par calcul afin de rallier un maximum d’électeurs et se faisant ils laissent fleurir le sectarisme, le fanatisme et en réaction la montée de la droite extrême voire du totalitarisme. Notons en surplus qu’un long exercice du pouvoir est propice à corrompre.

L’obtention du suffrage universel a été vraisemblablement la primordiale revendication de nos devanciers mais les quelques arguments exposés ci-devant et qui pourraient être accompagnés par quantité d’autres (par exemple que les électeurs s'expriment sur des impressions et émotions pour choisir leurs dirigeants, La Fontaine aurait probablement utilisé "Les moutons choisissant leurs chiens" pour illustrer cette situation) démontrent qu’à l’usage la démocratie libérale "élective dite de représentation", dépourvue apprentissage de la population à la politique, est un leurre et a failli. Jean-Paul Sartre dans son article "Élections, piège à cons" indique : "L'isoloir planté dans une salle d'école ou de mairie est le symbole de toutes les trahisons que l'individu peut commettre envers les groupes dont il fait partie".

Démocratie élective non représentative de la population et capitalisme sont les deux têtes d’un même cougnou. Elle est, en tandem avec le capitalisme ; où le profit, le "toujours plus", l’achat et la revente et l’exploitation de l’autre est tout (ce qui sans aucun doute existait déjà du temps des chasseurs-cueilleurs du paléolithique et a pris de l’ampleur dès l’accumulation des biens possible par l’agriculture et l’élevage du néolithique… ce qui permet d’affirmer que le capitalisme c’est primitif mais que l'on se trouve toujours sur cette case de départ rudimentaire de l'homme et de son gourdin) ; l'arrangement, l’architecture de l’exploitation des plus faibles par les plus forts, des cols bleus par les cols blancs. Relevons toutefois que si d’innombrables réalités dysfonctionnent, elles peuvent cependant être dénoncées alors que dans un système autocratique, c’est le règne de la loi du silence tandis que des dérives bien plus importantes y existent. 

Le système est figé depuis longtemps, organisation pyramidale que les syndicats (rattrapés par le corporatisme et dont la capitale et récurrente revendication est d'accroître le pouvoir d'achat et dont, c'est caché, la plupart des délégués et leurs affiliés prennent congé les jours de grèves à la satisfaction des centrales qui n'ont dans ce cas aucune indemnité de grève à verser) ont reprise et il ne faut pas escompter à ce que ses mandataires le remanient considérablement, de par le principe élitiste de sélection les menant au-dessus de la foule. Le système de représentation, quelques-uns qui dirigent et tous les autres qui suivent, est fragile et vulnérable se plaisent à proférer les élus. Ces délégués qui sont censés représenter la collectivité mais dont l'absence se vérifie constamment lors d'initiatives émanant de la base, favorisent ainsi l'étouffement de ces mouvements et l'immobilisme, le statu quo permanent. La grande grève de 1960-61 apprend comment les travailleurs étaient, comme présentement, divisés et désorganisés. Les groupements chrétiens dans leur ensemble s’opposaient à l’action. Les syndicalistes et politiques socialistes qui avaient pris le train en branle n’ont rien organisé en commun pour rassembler, par exemple une marche sur Bruxelles, mais n’ont fait que laisser manifester les populations localement. Et donc même lorsqu'il existe des possibilités significatives de changements elles sont ignorées, repoussées par les plénipotentiaires. Cette stagnation ne pouvait qu’aboutir à l’échec. D’autant plus : que les médias, hors la presse de gauche qui existait toujours à l’époque, vilipendaient les grévistes en relayant quasi uniquement des avis défavorables ; que l’armée, qui de sombre mémoire peut tirailler sur les contestataires, était mobilisée et que la gendarmerie réagissait avec agressivité. Le grand nombre que sont les travailleurs où qu'ils soient, se doivent de se responsabiliser et se libérer par et pour eux-mêmes, bien sûr, mais aussi pour qu'un autre monde puisse surgir et survivre. On en est immuablement, le productivisme en moins, au "Prolétaires (auquel il ajouterait certainement maintenant "et les déclassés") de tous les pays, unissez-vous !" de Karl Marx.

C'est le monde des héritiers, des introduits soutenu par des parvenus qui occupant le terrain tiennent la barre et en imposent aux autres ! L’évidence est de favoriser et d'agrandir la participation d’un maximum de citoyens pour permettre, tout en contrant l’absolutisme, de tendre à une démocratie effective, réelle. La jeunesse se doit d’être au rendez-vous, elle dont la vie vient de commencer et qui est la plus concernée par le futur. Li djon.nèsse va ièsse oblidjîe di divu fé ç’ qui leûs ratauyes èt parints n’ont nén stî assez brâve di fé, èt ça d’ostant pus qui mès-omes lêyenut dès crotes qu’i va falu payî ! Observons que, comme les adultes, les jeunes gens n’expriment leurs mécontentements que de manière simpliste, sporadiquement et sans suivi… c’est ce qu’il faut modifier !

Tout en respectant le temps imparti établi, la règle à mettre en pratique dans son travail alimentaire, est de le faire comme si c’était pour soi. Cela permet dans l’exercice de sa profession d’être moins dans l’assujettissement et de par son activité, continuellement meilleure, d’être reconnu responsable, loyal, digne de confiance. Cette disposition mène à des relations vraies, endroit possible de critiques et par l’accord avec soi-même, à la sérénité qui en ressort. Le contraire de cette posture d'autonomie est de traîner les pieds, en faire le moins possible tout en prenant un grand nombre de précautions pour s'abriter, soit l’égocentrisme du faux jeton du "je m’en fous pour l’autre" et le "tout pour moi", bref la société actuelle.

Avant catastrophe(s), calamité(s), conflit(s), il convient, en bannissant le mythe de l'accroissement permanent des biens, que la société se métamorphose graduellement et radicalement dans la modernité, intelligemment, avec préceptes et valeurs universelles. En se triturant les méninges étonnamment l’on peut discerner qu’il n’y a que deux idées en présence, la gauche progressiste qui veut le bien-être de tous, fonder une société plus juste, plus égalitaire et la droite conservatrice qui avantage les nantis, les privilégiés. La question que chacun doit se poser est : dans quel camp ai-je choisi de me situer, celui de conserver la société du non-sens présente ou dans celui d’un monde à parfaire ? L'on n'est pour autant progressiste qu'à partir du moment où l'on éconduit le "cela a toujours été comme cela" et autres propos conformistes, pessimistes, défaitistes.

Une révolution de par son impréparation et son déchaînement de brutalités ne mettrait en place qu’une nouvelle oligarchie. Mais aussi, la solution à ces infinis fléaux ne peut s'accomplir par une succession de mesurettes. La logique, l'entendement serait d’en arriver à reconstruire la société au départ d'une feuille blanche, renouveler la chambre à air et non réagir aux blèmes en remettant ad vitam æternam rustines sur rustines. Dans cette période de tous les dangers, il faut se prémunir, comme l’histoire nous l’apprend des visions conservatrice et nationaliste portées à leur paroxysme, des entraves qui font obstacles aux refontes vitales, de la diversion communément générée par les détenteurs du pouvoir, de guerres, avec leurs armements, leurs victimes, leurs atrocités inimaginables, leurs pillages et pénuries notamment alimentaires... Des aménagements sont à prendre pour rendre le système démocratique plus direct, participatif, ce qui est possible, de mettre en place de suite et sans dépenses, il suffit que le peuple le veuille pour que cela soit ! Que les individus deviennent ainsi davantage citoyens et par un contrôle civique (de la politique, des applications des lois, des médias…) et dans le respect de l’environnement, que chacun contribue et se retrouve dans un contrat social mettant fin à la pauvreté et à ses souffrances, à la pagaille.

Le système électif dit de représentation est aristocratique et confisque la démocratie réelle. Ce sont les privilégiés, les élites ou encore les célébrités qui sont choisis lors des élections et ce sont ces élus sélectionnés, avec leurs biens et valeurs de supériorité, qui décident pour tous. Voter, c’est l’illusion entretenue que cela peut changer ! Le monde que nous avons sous les yeux est la résultante de leurs menées.

Les élections et le cirque électoral pour déterminer les listes et ceux qui seront retenus pour les exécutifs occupent bien trop les médias, ne permettent pas de modifier la trajectoire de la dégradation et des malheurs du monde. Tos lès pârtis politiques sayenut di satchî à zèls li pus d’élècteûrs. Èt fiant ça i-z-ont quauzu tèrtous lès minmes promèsses èt programes ! Voulant augmenter son contingent d’électeurs, chaque parti élargit sa proposition, pour tenter de plaire au plus grand nombre, de promesses électorales qui se perdront dans les constitutions de coalitions. Si quelques têtes et gouvernements changent aux scrutins, la politique reste la même. La conséquence est que ce sont des compromis inconsistants et décisions à court terme, qui l’emportent constamment, c'est le consensus mou, le non-évènement. Comme toutes les fonctions de représentations, la politique ne devrait occuper qu'une partie de sa vie, après maintes expériences et avant d'autres.

Ce système de représentation est archaïque, dépassé. Tout évolue, et si la population n’était peut-être pas en état de se gérer d’antan, il en va autrement avec les niveaux de savoirs atteints depuis longtemps déjà. Le corps social, sur base de l'exercice du civisme de certains, est parfaitement capable de se gouverner. Bien des choses existantes n’ont pas l’adhésion de la population mais ne sont pas remises en question par les politiques… Une démocratie populaire participative permettrait de remédier à ces manquements des notables, le centre de gravité des classes sociales en présence se déplacerait de façon telle que la société en serait complètement changée. Le peuple souverain est dépossédé, il est temps qu’il se prenne en main pour refondre le système et donner sens aux mots liberté, égalité, universalité... mots dont beaucoup d'associations prônent les grandeurs mais, tonneaux vides, s'abstiennent de donner des pistes pour y arriver..

Les élus étant choisis, non pour y exercer un métier mais pour atteindre et faire vivre la démocratie, se doivent de contribuer à ces changements et cela est particulièrement attendu de ceux des partis progressistes. Le remède est, sagement pour prévenir toute violence, de combiner voire de remplacer peu à peu "en sifflet" la représentation de l’élection par le tirage au sort, et d’exercer la démocratie directe par le référendum. Le tirage au sort permet d’avoir sortant du chapeau une représentation de retenus volontaires, proportionnelle en fonction de leurs conditions professionnelle et sociale, leurs revenus, leur âge, leur sexe… et de permettre ainsi à la population de disposer de moyens d'intervenir sur ce qui la touche.

Pour ne pas compter pour des prunes, pour éviter le "cause toujours", l’assemblée citoyenne constituée à bon droit d’éléments de la population par tirage au sort doit avoir des pouvoirs délibératifs et directement, exempte d'élus, être en situation d’établir des lois. Pour une société sans classe, internationaliste, fraternelle, il appartiendrait à la population, de décider de ce qu’elle prend progressivement en charge et de déléguer aux exécutifs ce qu’elle présume utile.

En s'abstenant de vouloir créer tout nouveau parti politique, voie sans issue qui ne regrouperait que quelques pourcents d'électeurs et ne ferait qu'ajouter à la paralysie établie, quelques personnes décidées peuvent suffire à mobiliser et fédérer dans une mouvance "Pour une démocratie Participative" les citoyens et, pour le moins, les différents mouvements progressistes et de contestations ainsi que de rallier un maximum de partis politiques... dans lesquels l'on n'y trouve pas que des inconditionnels électoralistes mais aussi certains qui veulent sincèrement changer le monde. Et sous leur capacité de pressions, en première brèche de contrôler, voire de s’approprier et de gérer l’ensemble de ce qui se rapporte à la réglementation des élections ainsi qu'aux rémunérations et retraites des élus (à l’heure qu’il est, ces délégués le font pour eux... surprenant n’est-il pas que d’être en condition de légiférer sur des choses qui vous concernent en les faisant payer par autrui !) de même que le personnel de l’État mis en travail participatif, et par paliers des secteurs comme : les communications de masse, les énergies, la sécurité sociale dont notamment les soins de santé sont à réserver aux résidents du pays, l’enseignement, l'immigration, les transports, l’agroalimentaire (vers une autarcie alimentaire pour : la biodiversité, se prémunir de l’empoisonnement et de la disette itou secourir ceux qui en dégagent revenus et qui, habitués à travailler en coopération, ne veulent plus du marché de l'offre et de la demande, du libre-échange)… Les questions écologiques ne peuvent être résolues que de concert avec la question sociale (égalité des droits et sociale, justice, répartition des revenus...).

Suggestions de quelques pistes à examiner pour démontrer qu'il est possible de s'arracher de cette sclérose, la laïcité étant le soubassement, le socle pour conduire à la liberté, à l'égalité, à la fraternité. Il convient de préciser : les droits de la nature soit de la terre, sa flore et sa faune (entre autres en dissuadant la possession de compagnons domestiqués et en réduisant constamment les animaux destinés à la boucherie) ; que la culture et l'érudition surpassent l’avoir et la consommation en excès ; de mettre internationalement en adéquation l’éthique et les applications de ce que les technologies permettent ; de fabriquer utile, durable et davantage localement, ne plus acheter à l'étranger ce que l'on peut produire soi-même ; d’en finir avec la publicité à but mercantile ; d'appliquer des tarifs progressifs concernant l'eau, les énergies, les déplacements... ; que l'urbanisation soit densifiée, qu'elle occupe des zones restreintes ; d'avantager les transports publics et les voitures partagées ; que les revenus soient transparents et la fiscalité juste, équitable ; de généraliser le paiement électronique sans toutefois amener des commissions aux intermédiaires ; qu’un travail convenable et approprié soit un devoir, une obligation d’assumer pour celui qui est en état de santé de le faire ; afin d'éviter toute discrimination, de reconnaître les travailleurs techniques et manuels ainsi que, en révoquant l'entrave "anciennetés - salaires", d'harmoniser pas à pas par l'imposition l'ensemble des revenus professionnels (alors qu’un travail productif est davantage pénible qu’un travail académique et quelle que soit l’occupation il y a besoin d’intelligence, gn'a d' cias qu'arauvèlenut come dès côpeûs d' boûsses di bén trop d' caurs, i scrotenut ça su l' paurt dès pus fwèbes, certains pillent le pot, ont la main lourde à mettre le grappin sur ce qui est disponible pour tous et se faisant ne laissent que des miettes à d’autres) ; d'ouvrir les diverses professions libérales à la concurrence ; d’organiser l’association au travail (en prenant entre-autres des modèles ayant donné des contentements dans des phalansthères et kibboutz) plutôt que la hiérarchisation et à défaut le contrôle des travailleurs, permettre à chacun d’occuper en alternance des postes à responsabilités… expériences qui donnent lieu en répondant aux questions multiples de développer la vie intellectuelle, la reconnaissance de l’implication étant donnée par l’estime et l’autorité (l’ordre doit être exécuté, les éventuelles critiques sont à faire aux réunions d’évaluations prévues)… ; de simplifier l'administratif ; de limiter la propriété tout en se rappelant qu'être propriétaire de son habitat étend son émancipation, son indépendance, sa protection ; d’avoir droit de partager un logement basique ; que le temps de travail soit légalement encadré notamment par le droit à la déconnexion ; qu' indépendamment des résultats, de rendre responsable le fonctionnaire, dans l’exercice de son travail, de ses initiatives ou ordres illégaux qu'il exécuterait ou laisserait faire ; de subventionner ce qui réunit et non ce qui sépare ; de promouvoir l'école du penser par soi-même, que l'enseignement et activités y soient gratuits pour chacun ; de propager la solidarité, la responsabilité et mouvements coopératifs, les possibilités y sont infinies ; que les droits de la communauté soient supérieurs à ceux de l'individu par exemple lors d'épidémies ; du droit et devoir des peuples à disposer d’eux-mêmes ; en s'abstenant de détrousser les populations de pays pauvres, enrayer les migrations économiques  ; qu'économie, entreprises et banques soient supervisées par l'État... la liberté d'entreprendre est une liberté fondamentale mais doit être contenue par l'intérêt général ; d'accroître la collaboration entre les pays et entreprises associatives ayant choisi des fonctionnements similaires, là où les adhérents bénéficient du fruit de leur travail ; d'inverser la croissance mondiale des populations pour que chacun puisse, tenant compte des ressources terrestres, avoir une vie digne, décente ; d’avoir toute latitude, dans le respect des lois, sur son corps et sur sa vie, ainsi que de faire son lit comme on a envie de se coucher, la liberté des uns s'arrêtant là où comme celle de l'autre, l'enfant à le droit dans le respect de la nature d'avoir une mère et un père.

A quoi sert-il de donner davantage de temps disponible à un particulier alors qu'il n'en fait rien ? Dans les loisirs, instigué à sortir du temps vide et à accomplir de ces actions : cultiver et développer son esprit par l’éducation permanente, connaître l’histoire ; assurer sa citoyenneté ; vivre en concordance avec les autres ; soutenir la pratique de l’entretien physique du corps sain et s'abstenir de relayer dans les médias, comme il en est l'usage pour toute chose nocive, les activités poussant au dépassement corporel, à la compétition ; stimuler l'imagination, la créativité, la responsabilité ; encourager l'apprentissage des activités artistiques mais pour avoir une proposition d'expression libre, se garder de subventionner le moindre "artiste" professionnel comme ces "rebelles fonctionnarisés" qui tenant la scène empêchent au peuple de s'exprimer, l'activité artistique n'est pas pour ceux qui assistés veulent en vivre, et qui en agissant ainsi confortent ceux qui les paient, mais pour ceux qui veulent s'extérioriser (les actions de la personne passionnée qui agit par idéal seront toujours plus libres, significatives et puissantes, que celles de l’individu qui est rétribué pour les faire. Le premier s’efforcera d’être au plus efficace, pertinent tandis que sous dépendance, sans feu ni flamme ni se mettre en cause, à la solde du financeur, le second s’en tiendra à suffire à la demande. Un le fait délibérément pour populariser ses conceptions et l’autre vivotant pour bouffer) ; jouer d’un instrument de musique en groupe est un exemple possible d'un beau passement de temps ; défendre sa culture, son patrimoine et ses traditions populaires ; savourer la nature ; savoir travailler de ses mains ; faire son jardin…

L'injustice est ce qui importune, la source de la plupart des tensions et malheurs. Pour atteindre les prémices de la fraternité, il convient de la faire disparaître par des législations en symbiose avec la morale collective.

C’est sûr, il y aura toujours des matérialistes qui n'accepteront pas les contraintes pour coexister et qui voudront plus que les autres. Des inciviques, des dissidents, qu’il sera indispensable de contenir pour ne pas en revenir à la situation première. L'école renouvelée (avec en sus aux branches habituelles quelques heures hebdomadaires ayant comme contenus la citoyenneté, la philosophie, la tolérance, les histoires des religions et sociales, les traditions et langues séculaires, une langue internationale simplifiée...) et son discernement doit contribuer à affranchir, libérer les esprits et changer les mentalités. 

Ce sont des clés essentielles pour s’en sortir démocratiquement et en arriver à une société aux antipodes de l’actuel. C’est plausible, cohérent, rationnel, réaliste, respectueux des humains et de la nature mais comportera bien des difficultés de mise en application progressive de par les oppositions réactionnaires qui inévitablement jailliront. Si cela peut paraître utopique à certains, c'est cependant moins extravaguant que de croire aux accroissements économique et démographique constants sur notre planète finie !

Constatons toutefois, les intérêts individuels étant si forts et importants, que le capitalisme a continuellement trouvé résolution aux crises en s'adaptant, en se transformant... peu importent les dommages collatéraux engendrés… mais nous n’avons qu’une seule terre, cette boule qui fonce dans l'univers, et il faut y veiller à y vivre durablement et en paix ! 

S'opposer certes mais promotionner est plus porteur, constructif. Combien d’intentions sont jugées impossibles jusqu’au moment où elles se réalisent. Les nouvelles idées tenant la route sont raillées, puis combattues, pour être par la suite reprises comme évidentes. C’est inéluctable, et rien qu’une question de temps, après l'ancien régime puis la confiscation du pouvoir par les rupins, éclairé le peuple se lèvera et remettra les pendules à l'heure... misons que la reprise en main de la nature s'avèrera toujours faisable lorsque cela surviendra. Soyons positif lorsque l'on touchera le fond la situation ne pourra que s'améliorer.

Pérégrinations, déambulations et cheminement

On ne crée pas pour soi-même. L’art, de notre temps, doit être accessible à tous, y compris aux désargentés qui s'y intéressent ! C'est une gageure absolue, bien loin de la chansonnette de variété, une montagne d'actions à mener pour être en mesure de l'offrir ! Voilà pourquoi, pour être au plus efficace, d'une part, j’ai opté essentiellement pour la sérigraphie et sa continuation l'art numérique en ce qui concerne le graphisme. Et d’autre part, j’ai choisi la procédure habituelle du bronze, le modelage, le moulage, mais j’offre des tirages à moindres frais, des statuettes en céramique émaillée (réalisée à partir de la barbotine, qui peut, en y prenant soin, être conservée durant des siècles). Des statues en métal obtenues par le procédé de la cire perdue sont toutefois, à tirages limités, réalisables. 

Ces approches requièrent, dans leur technique respective, la réplique de maints ouvrages, mais il n’y en a jamais deux identiques : les petites variations entre les épreuves ne sont pas des maladresses, elles sont inhérentes aux pratiques manuelles de les reproduire, soulignant ainsi la personnalité des diverses compositions.

Chaque travail est estampillé de mon logo (le dessin possède en supplément le libellé "JS dèl Basse-Sambre", soit mes initiales (un nom familial importe peu) et surtout l’appellation de la région traversée par la Sambre, en aval de Charleroi et en amont de Namur (Wallonie - Belgique)) et comporte un titre en wallon régional (au-delà de la défense du patrimoine en y laissant des traces persistantes de l’endroit, cela amène une part d’originalité, d'énigme, de mystère). Cette langue ancestrale directement issue du latin populaire, élément majeur de l’identité culturelle locale, est à présent, comme une multitude de parlers locaux, pleinement abandonnée du fait de la mondialisation et de ses routes par les représentants. Le bassin de la Basse-Sambre était parmi les régions mondialement les plus prospères et est actuellement désindustrialisée ; complémentairement à cela, son nom, comme son idiome et ses traditions sont à cette heure délaissés... il y a devoir de défendre et je le fais. Remémorons-nous que le français est déjà une langue d'emprunt et que l'anglais pour le "business" triomphe. Cela étant dit, il va de soi que l’existence d’un langage international permet la communication directe sur la terre entière, regrettons néanmoins que ce soit celui utilisé par les marchands qui s’impose. L'engagement pour son identité régionale, faut-il le dire, n'est pas un repli sur soi mais un combat pour préserver ses originalités, il doit nécessairement s'accompagner des valeurs qui tendent à l'universel. 

Débordant le conformisme, les geignements incessants et l’indignation, qui moult fois face à l'irresponsabilité ambiante trouveraient place dans des représentations du Mardi gras, ma production est ma quote-part pour des lendemains meilleurs. C’est prééminent pour la génération montante qui, spectatrice et accroc aux réseaux sociaux, formatée et enchaînée dans le conditionnement, n'a pas choisi ces inepties, et se doit de s’extirper de sa léthargie, de sa somnolence, face à l'habitude et au laisser-faire de la plupart de ceux qui les précèdent. Mes images ne conduisent pas au désespoir ni à l’engourdissement mais suscitent la pensée critique, l’action, c’est en quoi elles sont optimistes. Voici donc des expressions concrètes du mécontentement ambiant, mais aussi d’espoirs.

Des parcours de vie conduisent des particuliers à partager ces analyses. Debout ils refusent et luttent là où ils sont, le peuple étant souverain, pour une démocratie davantage participative. L’occasion leur est ici proposée de faciliter la propagation de leurs idées en disposant d’objets emblématiques. J'observe cependant que je suis toujours à les attendre, comme quoi de nos jours le fossé est immense entre parlote et acte ! Souvent celui qui pense gène, c'est pire pour celui qui l'écrit et est exécré celui qui le montre.

 

Biographie succincte

Je dispose de plusieurs reconnaissances (après l’école primaire Communale de Falisolle, Charleroi, Auvelais, l’enseignement industriel de Falisolle, Tamines, Châtelet, Fosses, Namur) dont un diplôme d’études supérieures du 1er degré… distinctions obtenues généralement en cours du soir, c’est-à-dire après les heures de travail.

J’ai exercé, dans le privé, à Auvelais, durant des décennies, des responsabilités sur du personnel technique et eu de nombreuses possibilités d'originalités de toutes sortes pour des lignes de production automatiques où quantité de fonctionnements étaient à la pointe de mon crayon. Consciencieux et battant, suivant les idées contenues dans "La charte de Quaregnon" et le "Discours à la jeunesse de Jaurès", l’on m’y laissait une large autonomie, j’y suis passé successivement de technicien, à employé technique puis à cadre (en fait reconnaissance voilée de l'employeur pour porter l'entière responsabilité, et non l'entreprise, sur son personnel y compris sur sa sécurité).

En complément d’aller au charbon, mes efforts ont été et sont régulièrement multiples. L’essentiel est dénué vénalité de : m’investir dans le public, promouvoir ma région et sa langue millénaire, préserver les héritages et coutumes populaires, inciter à développer le sens critique, et de synthétiser tous ces ingrédients par l’écriture ainsi que dans la création artistique.

Dès fin des années 1970, maison terminée, je me serais considéré comme un renégat autrement, je me suis impliqué dans ce qui était pour moi de l’ordre de la conscience, apporter ici et maintenant mon concours à améliorer la société et non me disséminer dans le moule de la résignation, du fatalisme. Expériences entre autres durant 6 ans et jusqu'en 1990 au lieu de mon domicile à Franière (entité de Floreffe, 6.600 habitants alors) à des responsabilités au Centre Culturel et de conseiller au centre public d’aide sociale (CPAS, ce qui était appelé dans le passé "Bureau de bienfaisance" ou encore "La table des pauvres"). J’ai pu constater que le politique, l'odeur de la soupe est trop bonne, se contentait de gérer les situations mais ne remettait nullement fondamentalement les choses en question. Je faisais manifestement fausse route dans ma volonté d’actions et je me devais de trouver une autre voie pour tâcher d'avoir de l'efficacité, tout en n'étant pas sorti du moule universitaire, d'ordinaire ceux qui dans l'embarras pour enfoncer un clou mais parlant et gagnant bien retirent l'échelle après eux.

En 1995 avec ma fille que je tenais à sensibiliser au patrimoine régional (à ce moment monitrice de l'école Provinciale, à la plaine des jeux du bois de Harzée à Falisolle, par la suite elle éditera le Glossaire d'Arsimont - Contribution au parler wallon en Basse-Sambre (qui est consultable et téléchargeable sur ce site, 313 pages)), nous créons un personnage pour former un groupe carnavalesque de traditions populaires wallon (fonctionnements, en langue locale, costumes, chansons, activités diverses…), le Carnaval détenant par définition une réprobation sociétale. C’est mon apport à Fârjole, Falisolle lieu de vie de mes parents, de mon enfance et adolescence. Beaucoup s'y sont investis mais, pour que cela persiste, j'ai été contraint en délaissant mes activités artistiques d'assumer, d'être la cheville ouvrière de ce groupe (qui aujourd’hui perdure) durant ses 13 premières années d’existence… et de nouveau les quelques années suivantes pour des évènements ponctuels.

J’ai transmis en 2007 un document de 286 pages à 10 personnes (dont celui de "Fonctionnement dèl Soce dès Tètâr di Fârjole - Sambreville en Basse-Sambre", 55 pages qui sont visibles et copiables sur ce site, établies entièrement de ma main suite à d’innombrables réunions et retours d’expériences de ce que nous faisions). Il est toujours possible de perpétuer cet évènement exceptionnel d’une semaine de mascarades à Falisolle… l’important y est décrit. Le document de présentation de l’ensemble artistique monumental « Èmon lès Tètâr di Fârjole », accessible par le QR code sur site au croisement de l’Avenue des Français et de la rue François Dive à Falisolle - Sambreville, donne des compléments d'informations sur une quarantaine de pages.

Je suis le cinquième d'une famille de neuf enfants. Très jeune, je lisais ce qui était disponible à la maison et je me suis intéressé aux arts plastiques : en 1961, âgé de 12 ans alors que mon père venait de décéder de la silicose, je décide seul de m’inscrire et de suivre des cours de dessin. Pour l’anecdote et afin de comprendre ma détermination, je m’y rendais à pied coupant à travers prés ce qui deviendra ultérieurement le tracé de la rue du Bois de Harzée, cheminement qui me demandait 30 minutes de marche intensive à l’aller comme au retour. Je ne comprenais pas la légèreté du contenu des œuvres des adultes que j’y voyais, de ce monde si fréquemment immonde. De cette date vient, guidant mes pas, ma prise de conscience, mon désaccord, ma contestation et mon dynamisme pour essayer d'exhiber le caché, le refoulé. Mon constat de prime jeunesse, c’est-à-dire le décalage de l’art avec la réalité de son époque, s’est confirmé suite à maintes visites internationales d’expositions et de musées importants.

J’ai poursuivi au total une formation d’une dizaine d’années de cours du soir en Académies de Beaux-Arts, souvent accompagnée d’histoire de l’art : à Tamines (Alix Dufaux), à Châtelet (Roland Dubois et Brigitte Debay) puis à Namur (Luc d'Haegeleer) en dessin, sculpture et sérigraphie.

L’académie, rappelons-le, impose de faire de la main ce que l’œil voit mais surtout elle donne l’émulation en côtoyant les allants et les réalisations d’autrui. Une fois ces acquis, les travaux qui s'ensuivent ne sont jamais gaucherie mais volonté. J’ai notamment les connaissances et les expériences du travail du bronze, summum en sculpture classique, dont j’ai déjà réalisé intégralement les opérations, ce qui légitime de parvenir au monumental. J’ai été reconnu en cela en 1990 par le certificat de fin d’études, incontestablement un plus, de l’Académie des Beaux-Arts de Châtelet, ville au passé culturel riche où ont vécu Gustave Camus, René Magritte, Pierre Paulus... et toujours à Bouffioulx ses poteries renommées. 

Mes personnages sont régulièrement présentés nus, c’est pour : prendre en considération les traditions grecque, romaine, classique, académique ; gagner en intemporalité car des vêtements marquent une époque ; dévoiler ce bipède qu'est l’animal supérieur dénudé, car, en vérité, il ne possède que lui-même et est relativement démuni, vulnérable, devant les évènements. Il n'est donc en aucun temps question d'homosexualité, attirance souvent rejetée mais qui dérange, au bas mot, bien moins que les intégristes de tous bords.

Ignorant ceux qui magnifient, idéalisent, exaltent le labeur des travailleurs pour les stimuler, je citerai pour exemples de références : Jacques Callot, Honoré Daumier, Eugène Delacroix, Otto Dix, James Ensor, Francisco Goya, George Grosz, Frans Masereel, Diego Rivera, Félicien Rops… Pour les contemporains, je m'y retrouve à peine, vaguement chez une poignée de dessinateurs de presse et d'humoristes. On peut recenser quantité d’écrivains traitant de ces sujets mais toutefois rarement globalement. Habituellement les textes examinent un détail sous toutes les coutures, bref verbeux, de quelques gouttes de lait il est fait un kilo de fromage. J’ai une avance inverse, j’essaie d’être au plus exhaustif en bravant ce qui pourrait troubler. Le problème du livre est que les gens lisent peu ou pas et qu’un livre (re)fermé n'interpelle aucunement. L'objet est au contraire visible en permanence et rappelle de par sa présence. 

L'incertitude est totale à partir du début de mes actions quant à ses échos, soit de concourir à en convaincre, produire des émules et en entraîner d'autres à être là sur ces pistes insuffisamment empruntées. Celui qui pense et parle librement gène, c'est pire pour qui l'écrit et qui le montre est en général exécré. Il ne faut pas s'attendre à une quelconque reconnaissance chez qui, n'ayant rien fait de particulier, manque d'estime en lui-même... tant s'en faut, dans son désarroi, il rabroue. "Il a mau s'  panse" come dîyenut les djins d'èmon nos-ôtes ! L'important est de ne pas baisser la tête, même si je poireaute depuis des lustres dans l'attente d'un allié aux pratiques proches. Comme pour chacun, la route est jalonnée de difficultés, il convient d’endosser, d'en pâtir mais de dépasser ses inévitables erreurs. Demain je serai plus fort qu'aujourd'hui !

L'itinéraire artistique, d'autant plus qu'il est figuratif et réaliste, est ardu, laborieux, malaisé et il réclame de présenter d'importantes obtentions avant de tenter d'avoir visibilité. Initialement il convenait de parier sur la vie et qu'elle puisse durer suffisamment longtemps.

Mes activités auraient été infaisables sans ma compagne, qui m’a permis de me dégager du temps : me libérant complètement des tâches ménagères et de l’essentiel des entretiens de l’habitat et du jardin ; de par sa façon de vivre simplement, exempte de désir de consommer plus que le nécessaire. Avant toute chose il faut être économe de son temps, éviter trop de délassements et de relations, de courir après le fric et ... de mettre du cœur à l'ouvrage en travaillant d'arrache-pied à son objectif.

Sur le chemin, tant que j’en ai la motivation, les possibilités, le temps et la vigueur... Bonne visite de cette galerie virtuelle !

De concert avec le jeune James Ensor, je crie "Vive La Sociale". Li cia qui m' tchèsse èst co lon ! Quî s' sint rogneûs s' grète ! 

 

                                                     Jacques Servotte / Janvier 2019